Depuis quelques jours je coule des jours paisibles dans la campagne de Buenos Aires. J'ai rencontré un Argentin membre d'un groupe de personnes qui sont en train de monter un éco-village. Nous avons beaucoup échangé sur le sujet - et je vais normalement participer à leurs prochaines réunions.
J'ai aussi sympathisé avec un jeune brésilien qui m'a enseigné des bases d'accro-yoga, et avec lequel je suis en train de créer une carte interactive de toutes les fermes, communautés, et villages qui œuvrent pour le monde de demain en Amérique du Sud. Le but serait ensuite de l'étendre au monde entier, pour permettre aux bonnes volontés nomades d'y avoir un accès simple, rapide, et gratuit.
J'ai récemment appris de nouvelles techniques de bio construction, et je travaille actuellement sur une maison en terre-paille. J'ai aussi récupéré tout un tas de documentations sur la construction, sur les fours roquettes, et sur beaucoup d'autres technologies vertes.
J'ai tout un tas d'idées, de projets, de rêves aussi, et alors que je commence à penser à mon retour en France (il faut bien), je suis un peu perdu dans les choix que je vais devoir faire. Et j'ai très peur. Je ne sais pas encore comment combiner toute cette diversité d'informations et certains choix de vie parfois contradictoires. 
Une chose est sûre: Je ne veux plus cautionner l'aberration sociale et écologique qui régit actuellement le monde. Je ne veux plus faire part de cette idéologie destructrice qui semble tellement normale en France - entre autre. Après ce voyage, j'ai au moins la satisfaction d'avoir réalisé que je ne suis pas fou, et que je ne suis pas seul. Beaucoup de gens, qui ont tiré les mêmes conclusions des mêmes faits sont en train de se dresser, de s'organiser, et de se battre pour un monde meilleur.
J'espère avoir la force, en rentrant, de continuer dans cette direction, de trouver un chemin pour y arriver, de résister à la pression sociale, et de réussir à mener mes projets à bout, quoi qu'en pense mon entourage. Parce que je sais que l'avenir est là. Et parce que je suis persuadé que la France a plus que besoin -et mérite - un changement, même si ce n'est pour l'instant pas vraiment dans les moeurs.
Pierre Rabhi dit toujours qu'il faut se changer soi-même pour changer le monde. Je veux continuer la méditation et le yoga pour apprendre à affronter toutes ces embuches futures sans colère, sans peur et sans haine, avec patience, paix et détermination (et atteindre l'état de Lama?) ce qui est beaucoup plus dur qu'il n'y parait. Puisse l'univers faire en sorte que tout aille pour le mieux.