Bons baisers de Potosi, la plus haute ville du monde - Entre 4100 et 4500 m d'altitude selon les sources - où nous séjournons actuellement! Nous avons passé quelques jours dans un hospedaje miteux, crasseux, sans chauffage.. et sans douches. J'ai donc expérimenté pour la première fois 4 jours sans me laver et sans changer d'habits, même pour dormir. Il faut dire qu'à cette altitude il fait un froid de gueux. Bilan des courses: deux de mes compagnons de voyage sont malades. On ignore encore s'il s'agit du froid, du mal des montagnes ou de la nourriture...
Nous travaillons toute la journée pour survivre, et c'est une expérience très intéressante que de s'immiscer dans le monde des jongleurs de feu rouge, chanteurs de rue et autres vendeurs de bracelets qui voyagent sans dépenser un centime.
Les boliviens sont décidément des gens incroyables, avec un sens de l'hospitalité qui me bouleverse. Il nous est arrivé plusieurs fois de nous faire offrir un repas chaud dans un restaurant lorsque nous venions leur proposer nos services. Même lorsqu'ils n'avaient pas besoin de notre aide. Et que dire de la nourriture! Un régal! Si l'on fait l'effort de mettre de côté nos préjugés sur l'hygiène, on peut dénicher des plats simples mais excellents pour des montants dérisoires. 
A première vue, les gens n'ont pas l'air de vivre si mal (j'attends cependant de connaitre mieux le pays pour affirmer quoi que ce soit). Ils sont bien habillés, la nourriture est abondante et variée, et les mendiants sont rares. Il faut dire aussi que ce sont des travailleurs: on est impressionnés de voir des femmes porter de lourdes cargaisons toute la journée dans les rues en pente, alors que, faute d'oxygène, nous nous essouflons après quelques minutes de marche. J'ai l'impression que j'ai beaucoup à apprendre des gens d'ici.
Contrairement aux Argentins, ce sont des personnes réservées et très calmes. Mais très souriantes et pourvues d'un regard doux et bienveillant. Bien sûr les prix sont probablement un peu gonflés pour les "gringos", mais c'est le jeu, et je crois sincèrement qu'ils ne cherchent pas particulièrement à abuser des touristes. Par exemple hier, nous avons acheté des bananes. Nous avons mal compris le prix et avons donné beaucoup trop d'argent à la vendeuse. Au moment où nous partions, elle nous a retenu et nous a donné le nombre de bananes qui correspondait réellement à l'argent que nous lui avions donné, soit le triple!

Demain nous allons al Ojo del Inca, une source d'eau chaude naturelle située non loin d'ici.