Je suis donc resté 3 semaines dans cette ferme, au milieu de la nature,  à 4h de bus de Cordoba. Le village le plus proche, San Marcos Sierras est réputé pour être le lieu où se réunissent tous les hippies du pays. Musiciens, artisans, jongleurs, voyageurs se retrouvent ici pour échanger et profiter de la vie.
Sans surprise, la nourriture végane et végétarienne était monnaie courante, et j'ai pu découvrir une palette de saveurs que je ne connaissais pas jusqu'ici. J'ai vu en concert un groupe Uruguayen qui m'a énormément plu: Onda Vaga. Je vous le conseille.
Dans le village, j'ai rencontré beaucoup de gens intéressants avec lesquels j'ai pu échanger sur des thèmes très vastes allant de leur vision de la vie à des techniques de méditations ou de permaculture.  
A Shamballa, tout était très rustique: pas d'électricité ni d'eau chaude, toilettes sèches, cuisine en exterieur. Nous buvions l'eau du puit et avons pu déguster les fruits que nous cueillons sur les cactus.
J'ai suspendu mon hamac dans un arbre, et ai passé toutes mes nuits dedans, dumoins lorsque le temps le permettait. Du fait de l'éloignement de la ville, le ciel etait à cet endroit maculé d'étoiles. A un point que je n'avais jamais vu de ma vie. 
Là bas, le le paysage était du style désertique, c'est à dire un sol sablonneux, des cactus, et de petits arbustes ras, aussi la température très élevée en journée s'abaissait subitement lorsque se couchait le soleil. Je m'endormais donc tous les soirs avec le ciel infini comme toit, et le bruissement du vent dans les branches comme berceuse.
J'ai beaucoup appris sur la permaculture, tant en travaillant à la "huerta" qu'en lisant les excellents ouvrages dont ils disposaient. J'ai déniché une bible de connaissance: "Gaia's Garden".
J'ai également appris une une nouvelle technique de construction à base de briques de terre crue. Le ciment est fait d'un mélange d'argile (1 dose), de sable (2 doses), et de crottin de cheval (3/4 de dose). Le crottin de cheval, riche en foin, permet d'améliorer la cohésion du mortier, et évite la tache fastidieuse de le cueillir à la main. La maxime de la permaculture: "Eviter tout effort inutile".
J'ai passé plusieurs jours sur le chantier d'une petite cabane, et peu a peu j'ai pu voir l'édifice s'élever, pour ma plus grande joie.
Pour de petites constructions, un toit large suffit à protéger les murs de la pluie. Dans le cas d'un édifice un peu plus important, on peut utiliser de la chaux pour tapisser la partie extérieure des murs et ainsi les protéger.
J'ai aussi travaillé avec un lombricompost, véritable usine à engrais naturel, où des vers sont utilisés pour transformers les déchets de la cuisine en humus. 
J'ai rencontré Gabriel, un colombien vivant à Buenos Aires, avec lequel j'ai beaucoup discuté, notamment sur la spiritualité, la réincarnation et la vie spirituelle en général. Une personne d'une grande sagesse. Nous avons pratiqué un peu de Yoga ensemble, et j'ai adoré cette expérience. J'ai très envie de persévérer dans cette voie.
J'ai également beaucoup lu sur le bouddhisme et j'adhère de plus en plus à cette philosophie et à cette façon de voir la vie.

Hier je suis revenu à Cordoba pour régler quelques détails en ville, et dans deux jours, accompagné de Solenne, une française rencontrée à la ferme, je pars pour le Nord, direction la Bolivie. 
Son cousin espagnol, Raul, avec lequel elle a commencé le voyage, et qui était aussi à Shamballa, a pour sa part le super projet de faire un tour des fermes et des communautés dans le but de réaliser un reportage pour une association naissante: Alteroptio.
Basée à Paris, cette association a pour but de promouvoir les alternatives éthiques et responsables à notre mode de consommation actuel. Vous pouvez trouver leur page sur facebook!